Avant projet détaillé

CRÉATION D’UN ORGUE POUR
LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME ET SAINT-LOUP
DE MONTEREAU-FAULT-YONNE

 

classé au titre des monuments historiques (1908)

mars 2015

Plan de l’article

  • La Collégiale Notre-Dame et Saint-Loup
  • La Genèse du projet
  • Notre-Dame et Saint Loup : Les ambiances
  • Relevé
  • Nouvelle proposition
  • Principes du projet
  • Étude statique
  • Étude architecte
  • Vues perspectives

LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME ET SAINT-LOUP

La ville de Montereau-Fault-Yonne se situe au confluent de la Seine et de l’Yonne. Elle a été le théâtre de nombreuses installations religieuses dont la Collégiale est l’un des rares vestiges. En effet, elle a été fondée en 1195 par l’archevêque de Sens, Michel de Corbeil, pour accueillir un chapitre de neuf chanoines. L’édifice que nous voyons aujourd’hui est le fruit d’une évolution qui s’est faite dans un temps long de plusieurs siècles. Débutée au XIIIe siècle par son abside, un premier portail et sa tour nord, elle est principalement bâtie au XVe siècle. Elle prend alors sa composition actuelle : une nef à cinq vaisseaux (une nef centrale et des doubles bas-côtés au Nord et au Sud) qui se développent sur six travées qui se répartissent ainsi : une avant-nef ou narthex, quatre travées dans la nef et une abside à pans coupés et à déambulatoire à trois chapelles rayonnantes. C’est aussi au XVe siècle que la Collégiale est dotée d’un massif occidental à deux tours. Au XvIe siècle, le portail de ce massif occidental ainsi que la rose qui le surplombe sont remis au goût du jour. Au XvIIe siècle, ce sont les voûtes qui sont remplacées par un plafond en bois en forme de berceau. Le XVIIIe siècle, après des campagnes de travaux de reprises ayant un impact mineur sur l’aspect de l’édifice, la Révolution française frappe la Collégiale, en particulier en 1793. Les révolutionnaires buchent le tympan du jugement Dernier qui orne le portail ainsi que les armoiries présentes dans la Collégiale. Ils pillent également les œuvres d’art, en particulier les sculptures. Au XIXe siècle, la Collégiale est restaurée pour être rendue au culte. En péril, elle est inscrite sur la première liste de Monuments Historiques de 1840.

En 1940, elle subit de nouveaux dommages importants, suite aux bombardements du pont de Montereau les 14 et 15 juin 1940. Les toitures et les voûtes s’effondrent, l’orgue en dessous est alors gravement endommagé et désormais hors d’usage.

LA GENÈSE DU PROJET

Il s’agit donc de présenter une proposition pour remettre en place un orgue dans la Collégiale de Montereau-Fault-Yonne. L’association des amis de la Collégiale Notre-Dame et Saint-Loup est en charge de ce projet avec l’approbation de Monsieur le Maire, Monsieur Yves Jégo. Il a été décidé qu’une tribune supportant l’orgue devrait prendre place dans la première travée de la nef, c’est à dire à son emplacement d’origine qui est idéal pour la diffusion du son.

Cependant, un certain nombre de risques avaient été pointés dès le début de cette étude notamment par l’Architecte en Chef des Monuments Historiques, Pierre-André Lablaude, concernant la fragilité du mur occidental qui a été restauré récemment par son confrère Jacques Moulin. On a donc opté pour une structure auto-portante qui n’interfère en rien avec la structure de l’édifice. L’emplacement présente également un risque archéologique certain du fait de la coutume de se faire enterrer au droit de l’entrée pour y être « piétiné ». Des sondages archéologiques seront peut-être nécessaires. De même des sondages permettant d’identifier la nature du sol ainsi que les massifs de fondations doivent être réalisés.

NOTRE-DAME ET SAINT-LOUP  : LES AMBIANCES

À l’extérieur, donnant sur un parvis, la façade occidentale de la Collégiale se dresse, monumentale. 

Les portes ouvertes font pénétrer une lumière crue dans la nef…

… source de contraste dans la luminosité diaphane de l’intérieur de la Collégiale Notre-Dame et Saint-Loup.

RELEVÉ

ÉLÉVATION INTÉRIEURE

COUPE

PRINCIPES DU PROJET

La proposition de tribune et d’orgue pour cet avant-projet repose sur plusieurs principes :

  • L’orgue sera d’inspiration esthétique d’Allemagne du Sud, Autriche, fin du XVIIIe siècle, début du XIXe siècle, de 25 jeux sur deux claviers et pédales, imposée par l’Association Régionale d’Information et d’Action Musicales d’ile de France. En effet, on trouve peu d’orgues présentant ces spécificités sonores en Île-de-France. (voire l’étude de Monsieur Roland Galtier, technicien-conseil agréé pour les orgues, jointe à ce dossier)
  • On propose donc un orgue reprenant une forme adaptée aux sonorités, tout en lui donnant un traitement actuel pour ce qui est de l’ornementation. La forme sera le reflet des jeux et mécanismes qu’elle abrite et les motifs déployés sur le buffet permettront d’accrocher la lumière mettant en valeur les volumes de l’orgue.
  • On réutilisera l’escalier de la tour Sud du massif occidental qui servait probablement à desservir la tribune d’orgue. Aussi, cette dernière sera reliée à la porte existante par une passerelle. Une légère modification d’une marche de l’escalier en vis sera nécessaire. La passerelle pourra aussi être contreventée par des câbles depuis la voûte de la tour Sud.
  • La tribune d’orgue, constituée en profilés métalliques en forme de U, forgés et teintés avec une bronzine leur donnant un aspect « vieux bronze doré », sera auto-stable, suivant l’étude du BET structure Unanime (Nicolas Cheval), spécialiste des structures dans les Monuments Historiques. L’ensemble sera fondé par micropieux dans la fenêtre des fondations profondes de la tour.
  • L’orgue ne touchera pas le mur occidental permettant de percevoir l’histoire des reprises de construction et ses modifications associées.
  • Un espace sera aménagé près de l’organiste afin de permettre la présence d’un soliste voix et d’un soliste instrumental (flûte, trompette…)
  • L’ensemble tribune/orgue sera composé de deux matériaux visibles : le métal et le bois. Le bois étant du chêne clair, il constituera le buffet d’orgue et le parquet de la tribune et de la passerelle. Il vibrera au contact du métal qui, comme les arcs, a un aspect de bronze doré apportant la richesse nécessaire à un tel ouvrage dans un monument historique. On retrouvera le métal dans le garde-corps, mais aussi dans l’application de tissés métalliques en sous face de la tribune, dans la partie centrale de l’orgue et du garde-corps pour masquer l’organiste et les solistes depuis la nef. Ce tissé permettra à la fois de dissimuler tout en laissant percevoir la structure en sous-face, les tuyaux pour le volume central de l’orgue et les silhouettes pour la partie centrale du garde-corps.

 

ÉLÉVATION INTÉRIEURE

 

COUPE

IMAGE_ACCUEIL