LA RECONSTRUCTION DE L’ORGUE
Technicien-conseil agréé : Roland Galtier
Architecte du projet d’orgue : Jean Paul MAUDUIT — Architecte du patrimoine — 2 rue Traversière 92140 CLAMART
Plan de l’article
L’orgue futur
- L’édifice
- Une tribune à créer
- Utilisation de l’orgue actuel
- Le projet d’orgue
- Composition proposée
- Claviers
- Buffet
- Disposition intérieure
- Alimentation
- Sommiers
- Mécanique des notes
- Mécanique des jeux
- Estimation sommaire des travaux à effectuer
- Planches
L’ORGUE FUTUR
L’EDIFICE
La collégiale Notre-Dame et Saint-Loup est un très bel édifice datant de la fin du Gothique et de la Renaissance, les dimensions en sont vastes : longueur intérieure de 40,60 m, largeur totale de 28,27 m (dont 7,54 m pour la nef centrale, à l’intérieur des piles), hauteur de la nef centrale de 21 m (21,23 m au point le plus haut des voûtains, 20,95 m aux clés de voûte).
Précédé par un portail monumental encadré de deux tours massives, l’édifice comporte 5 travées et une abside, la nef centrale étant entourée de bas-côtés reliés par un déambulatoire. L’abside et les 4 premières travées sont bordées de chapelles, qui communiquent entre elles (sauf les trois dans l’axe de l’abside), ce qui donne l’impression d’un édifice à 5 nefs. La hauteur sous voûte dans les bas-côtés et le déambulatoire est de 8,72 (aux clés de voûte, elle peut aller jusqu’à 9,08 m sous les voûtains).
Cet édifice est vaste par ses dimensions, il l’est par l’ampleur et la majesté de son architecture. L’élévation est à deux étages, libérant de grandes ouvertures vers les bas-côtés (hauteur de l’ouverture de l’arc : 8,45 m), la compensation des pentes des toits sur les bas-côtés n’est pas obtenue par un étage de triforium, mais simplement par l’obturation des parties basses des fenêtres hautes : parti inhabituel, qui constitue l’originalité de ce bel édifice.
L’acoustique, dans cet ensemble à dominante minérale, aurait pu être beaucoup trop réverbérante, touffue et confuse : il n’en est rien. La réverbération des sons émis dans la nef centrale est généreuse, ample, mais sans temps de réverbération excessif, sans écho ni autre effet perturbateur. En revanche, les mêmes sons émis depuis les bas-côtés ne se répandent pas aussi bien, restent « petits » et sans ampleur. L’orgue actuel est donc incontestablement mal placé (il devait sonner beaucoup mieux lorsqu’il était au fond du chœur).
La nef étant la partie de l’édifice la plus favorable pour la bonne émission sonore d’un orgue, la place la plus naturelle est le revers de la muraille occidentale, vaste paroi non occupée, si ce n’est, en partie basse, par les grandes portes, et en partie haute, par la grande verrière (dont le diamètre a été rétréci à une époque ancienne). Entre deux, il reste un mur lisse et vide, de 7,50 m de large par autant de hauteur, zone délimitée par deux corniches.
La travée occidentale est encadrée par les tours de la façade (ce qui explique qu’il n’y ait pas de chapelles latérales au droit de cette travée). Le pilier nord, de section rectangulaire, est particulièrement saillant. Le pilier sud, multilobé, est dans l’alignement des autres piliers de la nef, mais il a subi des contraintes des charges de la tour sud, il est déformé, et a fait l’objet de renfort sous forme de cerclages métalliques. Un corbeau en pierres prend appui sur ce pilier, à 4,95 m au-dessus du sol de la nef. Ce corbeau venait autrefois, en avant du garde- corps de la tribune.
C’est donc en avant du mur occidental que l’orgue doit prendre place, à mi-hauteur. Il faut une tribune pour le supporter, et un accès à cette tribune.
UTILISATION DE L’ORGUE ACTUEL
Dans l’Esquisse (septembre 2007), nous avions évalué les possibilités offertes par l’orgue actuel, et nos conclusions allaient en direction de la mise en vente de celui-ci. En effet, il s’agit d’un instrument cohérent, qui mérite d’être conservé comme il est. La réutilisation d’éléments de l’orgue actuel dans l’orgue en projet serait de peu d’intérêt, et aurait pour inconvénient de détruire cet orgue, qui pourrait très bien faire le bonheur d’un autre édifice, moins vaste que la collégiale de Montereau. La vente pourrait soit être proposée directement à un acquéreur (commune, paroisse), soit venir en déduction du marché de construction de l’orgue futur. Il est toutefois probable que cette deuxième solution soit moins intéressante sur le plan financier.
LE PROJET D’ORGUE
L’orientation décidée pour le nouvel orgue est celle d’un instrument d’esthétique inspirée des instruments d’Allemagne du Sud et d’Autriche, de la fin du 18e siècle, et du début du 19e siècle. Cet orgue pourrait avoir environ 25 jeux, sur deux claviers et pédale.
Ce choix esthétique a été formulé en considération de « l’environnement organistique » : il n’existe pas beaucoup d’orgues de ce style en France (beaucoup de créations récentes étant plus orientées vers l’Allemagne du Nord, ou l’Allemagne centrale). Les orgues situés autour de Montereau sont pour la plupart d’esthétique classique française (Nemours, Château de Fontainebleau, cathédrale de Sens), ou plus ancienne (Moret-sur-Loing), ou encore romantique française (Cavaillé-Coll de Notre-Dame de Melun). Les projets en cours visent d’autres esthétiques (romantique français à Bourron-Marlotte, gros instrument polyvalent à Melun).
Il s’agit d’une simple orientation esthétique, et en aucun cas de réaliser une copie stricte. L’orgue devra pouvoir être utilisé pour le culte, pour la pédagogie (classe d’orgue de l’École de musique), et pour des concerts et des enregistrements. Le répertoire jouable sur cet orgue sera bien entendu celui d’Allemagne du Sud et Autriche à la période considérée (Mozart, Haydn, Albrechtberger, Beethoven, et autres auteurs à découvrir, en France au moins), mais sans limitation : l’orgue devra pouvoir également mettre en valeur d’autres répertoires, classiques, mais également contemporains. Son utilisation pédagogique impose que les étendues des claviers et pédaliers puissent accueillir tout le répertoire (au moins à titre d’exercice), soit 56 notes aux manuels et 32 notes à la pédale. Il est aussi souhaitable que la présentation de jeu ne soit pas « déroutante », et dans toute la mesure du possible, conforme aux standards actuels : cotes des claviers et pédalier modernes, accouplements et tirasses commandés par pédales…
La transmission se devra d’être mécanique directe pour les notes, la plus souple et la plus précise possible, le type d’orgue permet de recourir à une mécanique suspendue. Pour le tirage de jeux, un tirage mécanique a la préférence localement, même s’il ne permet pas d’installer un combinateur.
Dans le vaste territoire qui s’étend du Wurtemberg au Burgenland, les orgues datant de la seconde moitié du 18e siècle et de la première moitié du 19e siècle ont une certaine unité, mais également une diversité, qu’on soit dans le Sud de l’Allemagne (Wurtemberg et Bavière), au Nord de la Suisse (lac de Constance), en Voralberg, Tyrol, région de Salzbourg, Haute-Autriche, Basse-Autriche, région de Vienne ou enfin Styrie et Burgenland.
Les orgues de Wurtemberg ou de Bavière les plus connus sont trop extravagants pour pouvoir fournir une définition esthétique : œuvres des facteurs Riepp, Gabler ou Holzhey à Ottobeuren, Weingarten ou Rot-an-der-Rot. Sans doute les instruments issus de l’école de facture de Passau (plusieurs ateliers actifs aux 17e et 18e siècles) étaient-ils plus modestes, si l’on excepte le monstre du Dom de Passau (dont il ne reste que le buffet). Plus on s’avance vers l’Est, plus l’influence germanique cède le pas à celle de l’Italie, ce qui est sensible dans la facture de A. Mooser en Suisse, ou dans diverses réalisations (dont beaucoup sont conservées et restaurées) dans la région du Tyrol et à Salzbourg. Plus on continue vers l’Est, moins les jeux d’anches sont présents, pour devenir complètement absents de plusieurs orgues de Styrie et du Burgenland (mais nous sommes au-delà des frontières avec l’Italie, puisque proche de la Slovénie et de la Hongrie). La famille Egedacher, facteurs d’orgues de Passau, fait le lien entre la Bavière et l’Autriche (orgues à Salzbourg). Parmi les facteurs d’orgues les plus actifs en Autriche à la période considérée, notons la famille Rumel (d’origine bavaroise, installée à Linz), le facteur Hencke, Gottfried Sonnholz (tous deux à Vienne), le plus actif semble être Franz-Xaver Christoph, qui a laissé beaucoup d’orgues à Vienne, la famille.
Schwarz a marqué de son empreinte les orgues de Styrie, ainsi que Franz Mitterreither. Il faut aussi mentionner, en Basse-Autriche, la famille Vymola, et le personnage d’Ignaz Kober (1755-1813), facteur d’orgues et de piano-forte, ce dernier, originaire de Moravie (Olmütz), travailla comme compagnon de Franz-Xaver Christoph, il devient bourgeois de Vienne en 1785, et obtient le titre de facteur d’orgue de la Cour en 1800. Il a construit les instruments de Heiligenkreuz (52 jeux sur deux claviers et pédalier, 1804), Vienne-Schottekirche (45 jeux), Neustadt, Mannersdorf (Burgenland). L’orgue d’Heiligenkreuz a été joué par Schubert en 1828, et par Brückner en 1889. Schubert a composé à Heiligenkreuz sa Fugue en mi mineur pour orgue ou piano à 4 mains (op. posthume 152).
Si l’on ne tient pas compte des cas extraordinaires (trop grands et « délirants », ou trop influencés par l’orgue italien), on constate un type d’orgue dérivé de l’orgue allemand, à la fois clair et fin, lumineux. Le positif de dos est assez rare, l’ensemble de l’orgue étant enfermé dans un buffet unique (mais de style baroque rococo, qui multiplie les compartiments et distingue les volumes). Le nombre de claviers est assez limité, on trouve beaucoup d’instruments à clavier unique (influence italienne), et il n’est pas rare d’avoir de gros instruments disposés sur seulement deux claviers et pédalier, le cas d’Heiligenkreuz (52 jeux sur 2 claviers et pédalier) étant le plus flagrant. La présence de 16’ manuels est rarissime, elle ne concerne que de très grands instruments. En revanche, la présence de jeux graves au pédalier (16’ et grosse quinte de 6’) est un élément caractéristique. Les jeux de fonds de 8’ sont nombreux et variés, avec toutes sortes de formes, de timbre et de matériaux : principaux (avec parfois des dessus doublés), flûtes coniques et à cheminées, bourdons, quintatons, salicionaux et gambes ; en étain, « métal » (étoffe) ou bois (flûtes et bourdons tout en bois). L’orgue d’Heiligenkreuz ne compte pas moins de 9 jeux de 8’ au grand clavier ! Les jeux ondulants peuvent être présents, sous forme de Piffaro. Les jeux de 4’ sont présents également de façon généreuse (souvent 2 ou 3 jeux de 4’ par clavier), on trouve les jeux de 2’ de façon plus parcimonieuse, des jeux de quinte (2 2⁄3 ou 1 1⁄3), des Sesquialtera (presque toujours placées au grand clavier, et non pas au Positif), les mixtures sont bien entendu essentielles, présentes à tous les claviers, même à la Pédale dans les orgues d’un peu d’importance. Les jeux d’anches sont en très petit nombre, très souvent complètement absents des plans sonores manuels, mais très souvent le Posaune 16’ s’impose pour dessiner la basse au pédalier, toutefois, il est absent dans certains orgues de Basse-Autriche et de Styrie (orgues totalement dépourvus de jeux d’anches), au profit d’un jeu de Cornet de III ou IV rangs.
On peut ainsi citer la composition de l’orgue de Ursberg (abbaye des Prémontrés, près de Munich, Bavière), construit par le facteur Johann Nepomuk Holzhey en 1776 :
- I – Hauptwerk : Principal 8’, Coppel 8’, Flautravers 8’ (dessus, à partir de G 2), Quintaden 8’, Gamba 8’, Onda Maris 8’, Octav 4’, Flötten 4’, Nazart 3’, Superoctav 2’, Sexquialtera III, Mixtur V, Fagot-Oboe 8’.
- II – Positif (de dos) : Gedeckt 8’, Waldflauten 8’, Principal 4’, Flötten 4’, Cornet
- III (dessus à G2), Schalmey 8’.
Pédale : Prästant 16’, Subass 16’, Octav-Bass 8’, Violoncelle 8’, Mixtur-Bass V, Bompard 16’, Trompeta 8’.
Ou celle, à l’opposé géographique et esthétique, de l’orgue Franz-Xaver Christoph de Sonntagberg (Basse-Autriche), construit également en 1776 :
- I – Positif (de dos) : Copel 8’, Prinzipal 4’, Flauto minor (conique) 4’, Fugara 4’, Quint 3’, Octav2’, Mixtur III-IV.
- II – Hauptwerk : Prinzipal II-II 8’, Waldflöte (bouchée) 8’, Viola di Gamba 8’, Salicional 8’, Octave 4’, Flöte (ouverte, en bois) 4’, Quint 3, Octave I-II 2’, Sesquialtera II, Mixtur major V, Mixtur-solo II-IV (grave).
Pédale : Prinzipal 16’, Subass 16’, Prinzipal 8’, Oktav-Bass 8’, Violoncelle 8’, Quint Bass 6’, Cornet IV.
À partir de ces quelques exemples, nous pourrions proposer la composition suivante pour l’orgue de la collégiale de Montereau-Fault-Yonne :
Soit 26 jeux
Les claviers seront disposés en « fenêtre », éventuellement fermés par des volets. Les claviers seront en chêne, axés en queue, plaqués d’os pour les naturelles, avec dièses en ébène. L’aspect devra s’inspirer des claviers connus d’Allemagne du Sud, du 18e siècle. En revanche, les dimensions devront s’adapter à une utilisation polyvalente : la division en largeur sera celle de la division actuelle (165 mm à l’octave). Pour la profondeur des claviers, en particulier la longueur des palettes, il conviendra de privilégier une utilisation dans un répertoire étendu, et dans le cadre d’un usage pédagogique du 21e siècle, avec des palettes de 45 mm, et des claviers totalisant 130 mm au maximum, avec un recouvrement d’un clavier sur l’autre laissant une distance disponible au clavier inférieur de 100 mm. Les claviers auront tous les deux 56 touches, d’Ut à Sol.
Pour le pédalier, l’étendue sera de 32 notes, il sera parallèle, concave, avec des dièses de longueurs progressives.
Le tirage de jeux sera constitué soit par des tirants en chêne, de section carrée, avec des boutons tournés en ébène (ou en palissandre), soit par des manettes à la façon italienne, disposition qui se trouve fréquemment sur les orgues d’Autriche ou de Bavière. Les noms des jeux seront inscrits à l’encre de chine sur des étiquettes en beau papier vélin. Même si cela n’est pas conforme aux modèles historiques, les accouplements et tirasses seront commandés par des pédales en cuiller.
La fenêtre des claviers comprendra également un banc à hauteur réglable, et un pupitre suffisamment large pour tenir les partitions « à l’italienne ».
Le facteur devra en outre prévoir l’éclairage du pupitre et du pédalier.
Le buffet sera conforme aux dessins joints au présent cahier. Ils seront réalisés avec structure en chêne, assemblée à tenons et mortaises chevillés, les panneaux seront soit en massif, soit en latté première face chêne. À l’arrière, les panneaux devront pouvoir s’ouvrir (soit par articulation sur charnières, soit panneaux démontables ajustés par des taquets tournants).
Un passage de service d’environ 0,60 m devra être ménagé à l’arrière de l’orgue.
À l’intérieur du buffet, des passerelles et des passages seront ménagés pour les accès nécessaires à l’entretien : accès en démontant des panneaux de l’étage à l’arrière, donnant sur des passerelles entre les sommiers de Grand-Orgue et entre ceux-ci et ceux de Pédale, et passerelles entre les sommiers et la façade de Grand-Orgue.
Les panneaux à l’arrière du soubassement devront pouvoir s’ouvrir de même, pour les accès à la tuyauterie du Brustwerk, ainsi qu’aux organes mécaniques.
La disposition intérieure sera la suivante :
Claviers en fenêtre. Sommier de Brustwerk chromatique (avec éventuel renvoi de 6 basses diatoniques), au-dessus de la fenêtre des claviers, et immédiatement sous la façade. Sommiers de Grand-Orgue diatoniques, répartis en trois unités, les basses de part et d’autre, avec les basses vers l’extérieur, et les dessus en « mitre » au centre. Ces sommiers seront au niveau de l’entablement de la partie centrale du buffet. La Pédale sera diatonique, perpendiculaire, de part et d’autre, un peu en contrebas des sommiers de Grand-Orgue, derrière l’entablement du buffet en parties latérales, avec les basses vers l’arrière, pour une meilleure propagation du son.
L’alimentation sera composée de la façon suivante :
Ventilateur neuf (21 m3 à 120 mm, 1 400 tr/min), dans une caisse insonorisée, régulation par boîte à rideaux, réservoir primaire, le tout dans le soubassement du buffet de l’orgue. La mise en place de soufflets cunéiformes ne semble pas indispensable, et leur encombrement est très largement supérieur à celui d’un réservoir à plis compensé : la place disponible à la tribune serait donc extrêmement limitée si l’on recourait à des soufflets cunéiformes. De plus, ces derniers représentent un surcoût non négligeable.
Des porte-vent en bois iront du réservoir aux différents sommiers. Chaque sommier sera équipé d’un dispositif de régulation intégré (réserve sous le sommier, régulée par des soupapes d’introduction et des tables poussées par ressorts). Les pressions seront compatibles avec l’harmonie et les pratiques de l’orgue d’Allemagne du Sud.
Les sommiers seront neufs, à gravures et registres coulissants. Les matériaux utilisés pourront être le C.P. (tables), le sapin (barres), le Red Cedar (soupapes), le chêne (ceinture), l’utilisation de colles vinyliques est autorisée. L’enchapage devra recourir à l’emploi de rondelles, pour une meilleure étanchéité, et un meilleur confort du tirage de jeux. Les boursettes devront être en peau, montées sur osier, les ressorts devront être en laiton, sans boucles. Il est proposé de pratiquer des décharges systématiques en bouts de gravures. La division de chaque sommier devra faire l’objet d’études d’exécution de la part du facteur d’orgues : les dimensions générales sont assez rassemblées au Brustwerk, elles sont beaucoup plus vastes au Grand-Orgue (réparti sur trois sommiers). La disposition des sommiers de Pédale doit permettre d’éviter d’avoir à poster trop de tuyaux. Au Positif, laye à l’arrière, par-dessus (disposition traditionnelle des Positifs classiques), au Grand-Orgue, layes à l’arrière, à la Pédale, layes tournées vers le centre de l’orgue.
La mécanique des notes sera de type classique : au Grand-Orgue (Hauptwerk), clavier axé en queue actionnant deux séries de balanciers contiguës, pour parvenir à l’aplomb des layes, puis abrégé vertical. Second clavier (Brustwerk), balanciers en éventail en bois, sans abrégé (disposition chromatique), qui foulent les soupapes inversés de la laye à l’arrière. On pourra envisager éventuellement un petit abrégé pour 6 notes graves. À la Pédale, grand abrégé très large, servant en même temps pour les tirasses, venant actionner de façon contiguë deux abrégés perpendiculaires, à l’aplomb des layes. Abrégés en bois, dans la tradition d’Allemagne du Sud. Les plus grands rouleaux (notes graves) seront brisés, c’est-à-dire qu’il y aura deux rouleaux contigus par note, ceci afin d’éviter les effets de torsion.
La mécanique des jeux sera directe, par liens en chêne, pilotes tournants, liens et sabres. Les matériaux seront de bois et de métal (acier).
Estimation sommaire et prévisionnelle, susceptible d’évoluer, dans un sens comme dans l’autre… On peut raisonnablement espérer pouvoir obtenir un devis de 400 000 € H.T.
Durée prévisionnelle des travaux : 24 mois.
Ces prix s’entendent hors taxes, et hors honoraires de maîtrise d’œuvre.
Il est possible de faire baisser ce prix, en diminuant le nombre de jeux de l’orgue. Mais, bien entendu, celui-ci aura alors moins d’intérêt. Une solution pour faire baisser — provisoirement — le prix, est de prévoir que certains jeux seront « en attente » : leur place sera préparée au sommier, la mécanique prévue pour les recevoir, mais les tuyaux n’y seront pas. On fait donc ainsi diminuer les postes tuyauterie et Harmonie, et dans une moindre mesure le poste montage. La somme ainsi remise « à plus tard » peut atteindre environ 10, voire 15 % du montant total, mais attention à ne pas trop mettre de jeux en attente, sinon l’orgue inachevé n’aura guère de possibilités musicales !